Une forêt peureuse panique à la vue du soir Tout l'angoisse les cris des chouettes leur silence Le regard froid de la Lune et l'ombre de son sourcil sur le lac Le bouleau claque des dents en se cachant derrière le garde-champêtre Le frêne s'emmitoufle dans son écorce et retient sa respiration jusqu'au matin Le pin essuie sa sueur et appelle son père le pin parasol La tête entre les jambes le saule pleure à chaudes feuilles et fait déborder le ruisseau Le roseau qui ne le quitte pas des yeux l'entend supplier le ver luisant d'éclairer les ténèbres Seul le chêne garde sa dignité à genoux dans son tronc il prie le dieu de la forêt de hâter l'arrivée du jour
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